Lombard est une des communes du grand site Natura 2000 Vallées de la Loue et du Lison. Ce réseau européen de sites naturels vise à préserver des habitats abritant une faune et une flore diversifiées, d’intérêt européen.
Nos collines, nos bois et nos prés accueillent donc une flore riche, mais parfois menacée, des espèces variées, mais pour beaucoup en déclin.
Parce que les espèces ne sont rien sans les espaces, nous vous présentons quelques lieux du village et leurs habitants, végétaux et animaux.
A nous d’en prendre soin et de garder cette terre de Lombard aussi belle qu’on nous l’a confiée !
Le Chatelard
Colline entre rivière et forêt, Le Chatelard c’est un lieu unique, formé de milieux très divers, où l’on peut apercevoir les traces d’anciens habitants, qui ont peut-être participé à lui donner cette ambiance si particulière. Du sentier escarpé qui longe la crête à la descente vers les anciens murs et la source, ancien village fortifié qui a donné son nom à la colline, on traverse des pelouses sèches, des groupements de genévriers, des milieux boisés, des taillis, des pins et des sapins, des anciens vergers.
Une nature sauvage, aujourd’hui occupée d’avril à septembre par les chèvres qui y pâturent en liberté, des oiseaux, des lézards verts, des chevreuils, des écureuils, toute une faune plus visible qu’ailleurs parce que plus tranquille, une flore simple mais splendide, des genévriers aux œillets des chartreux, des viornes aux orchidées sauvages. C’est un lieu calme, plein de quiétude, d’où l’on a une vue imprenable sur le village, la Loue, le Mont Poupet…
L'écopâturage
Sur notre désormais bien connu Chatelard, pâture depuis 2019 un troupeau de chèvres venues de l’Espace Naturel Sensible de Moini à Quingey. De mi-mars à mi-septembre Jonquille, Libellule, Menthalo, Mélusine et leurs copines défrichent le coteau pour rouvrir ce lieu enfriché, non seulement pour restaurer les pelouses calcaires ce site Natura 2000, mais pour restaurer les continuités écologiques de la Vallée de la Loue. C’est en effet un “corridor” important pour la continuité écologique, pour relier les milieux naturels de Quingey à ceux de Liesle. La biodiversité, si importante pour la vie sur terre, mais si malmenée par les activités humaines a besoin qu’on l‘aide à tout simplement exister.
C’est sur un espace communal clôturé de 11 ha, que la commune a souhaité mettre en place ce projet d’écopâturage : un contrat Natura 200 a donc été signé par Lombard, TRI et l’EPAGE avec des objectifs précis. Aujourd’hui, ce projet devenu réalité vit grâce à l’aide quotidienne des chevriers de TRI et des bénévoles de Lombard, tous très impliqués dans le suivi et le bien-être des animaux.
Cette heureuse tribu de chèvres du Massif Central trouve ici un milieu idéal pour gambader sur les pentes et se nourrir, elles adorent les ronces, les fourrés, les prunelliers, les noisetiers, l’aubépine, le lierre… La friche va redevenir pelouse sèche, le Chatelard va retrouver petit à petit son rôle de corridor écologique et de paradis pour les papillons, lézards verts, orchidées sauvages, Pies grièches et Alouettes lulu et, qui sait, peut-être le mystérieux Engoulevent !
La forêt
Autrefois elle couvrait notre pays, bien que dès la préhistoire les hommes aient commencé à la défricher pour installer des villages.
À l’âge du Bronze et l’âge du Fer, les Celtes vivent beaucoup en forêt et vénèrent des dieux sylvestres, la forêt est sacrée, les arbres considérés comme des êtres végétaux à respecter.
À la fin de la période celte, le territoire est encore aux ¾ boisé, César qualifie la Gaule de “chevelue” (boisée). Mais les Gallo-Romains vont amener une exploitation plus forte des forêts, en construisant des villes, des voies qui sillonnent le pays et en utilisant la ressource bois pour de multiples usages maritimes et terrestres. Les druides sont chassés.
Cette exploitation ira crescendo, particulièrement aux XI, XII et XIIIe siècles, époque de grands défrichements dus à l’explosion démographique du pays. Les terres cultivées, la vigne, les vergers remplacent les bois (30 à 40 000 ha disparaissent par an)
Au XIVe siècle, on estime le couvert forestier à 25% du territoire. Au XVIIe, la forêt est tellement surexploitée que Colbert, ministre de Louis XIV, intervient en 1669 et établit des règles par ordonnance du roi.
Mais sans grand effet, en 1820, la forêt ne couvre plus que 12% du pays (6 à 7 millions d’ha), un code forestier est promulgué en 1827 pour limiter les coupes et le pâturage en forêt. Les arbres regagnent peu à peu du terrain.
Avec le XXe et la déprise agricole, la tendance se confirme et les surfaces boisées couvrent aujourd’hui 27 % du territoire français, soit 15 millions d’hectares.
À Lombard, l’évolution a probablement été la même. La forêt couvre actuellement 250 ha, plus de 60% du territoire communal. Elle est peuplée essentiellement de chênes, hêtres et charmes, frênes et érables dans une moindre mesure. Elle a aussi connu les plantations de résineux en vogue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mais sur de petites surfaces.
Aujourd’hui malmenées par les changements climatiques, les hêtres ne résistent plus à la sécheresse, les frênes meurent de la chalarose, abîmée par l’exploitation ultra mécanisée, la forêt mérite qu’on la regarde d’un oeil nouveau.
Un arbre ce n’est pas seulement du bois, c’est un végétal évolué participant au cycle de l’eau et du climat, au maintien des sols, un hôte de la faune forestière, un élément majeur de la biodiversité et de la vie.